Quand l’oeil plonge dans l’art

Un centre Pompidou multicolore s’affiche à l’écran. Deux billes, l’une noire, l’autre blanche, se poursuivent dans les couloirs, se rejoignent, et se mêlent, devenues globe et pupille associés.
L’œil roule à l’écran, vif et inventif, œil-labyrinthe ou oeil-oiseau. Cet sera le fil rouge graphique de Mon œil, une web-série éditée par le Centre Pompidou, qui propose chaque semaine une dizaine de minutes de vidéos autour de l’art et du design.

L’habillage visuel est signé Stéphane Kiehl et on reconnaît bien ses jeux de formes évolutives qui, comme dans ses créations numériques, se combinent et se transforment. C’est d’ailleurs également lui qui est aux manettes de la réalisation, en duo avec Stéphane Pestourie. Le narrateur, Christophe Salengro, donne voix à l’œil et accompagne le web-spectateur en présentant, en amont et aval, les sections du programme.

Dix minutes artistiques

Chaque mercredi, les enfants peuvent ainsi, sur le site Internet du Centre Pompidou, visionner des vidéos d’artistes contemporains, des présentations d’œuvres, une initiation au design et un petit documentaire sur les fondamentaux de la création. 

L’ensemble dure une dizaine de minutes d’habitude mais s’allonge pendant 30 minutes durant les vacances de février.

La proposition est à chaque fois riche et très variée. Chaque semaine, Mon oeil propose un épisode de« Assis – Petites histoires du design ». Écrit et animé par Pierre Vanni, ce programme nous présente un siège de renom. La web-série contient aussi systématiquement plusieurs court-métrages, issus d’artistes connus ou moins connus. De quoi ouvrir des petites fenêtres vers des styles et propositions variés.

Art’bracadabra

De mon côté, je vous conseille particulièrement Art’bracadabra, une série écrite et dessinée par Raphaël Garnier. Il fallait tenir la promesse de partir à la« découverte des ingrédients magiques de l’œuvre d’art ». Elle l’est tenue ! En quelques minutes, le point, la ligne, la forme, la matière ou la composition se retrouvent mis en scène avec brio. La voix, la musique, le texte et l’animation sont au diapason dans Art’bracadabra qui nous emmène ainsi avec douceur au cœur du travail artistique.

A partir de 8 ans

Mon œil se dit destiné aux enfants à partir de 5 ans. En réalité, il s’adresse à des enfants à partir de 8/9 ans – mais aussi aux bien plus grands jusqu’aux adultes.
La distance naturelle de la voix du narrateur, le choix du texte, la complexité des explications, passeront assurément à côté du public des jeunes enfants. Cela ne vous empêche en rien de regarder Mon œil avec enfants de 6/7 ans. Mais soyez prévenus qu’ils ne comprendront rien des explications données. Et qu’il pourront décrocher face à certains court-métrages. C’est le seul regret pour Mon œil : de voir dans sa présentation le travers qui consiste à se faire plaisir en tant qu’adulte-ancien enfant.

Même si ce n’est pas le cas par exemple d’Art’bracadabra qui porte une vraie poésie, visuelle et textuelle, inspirante à tout âge. Et surtout sans ambages. Ce qui la rend accessible à tous. Voici d’ailleurs pour terminer Le point, le premier opus d’Art’bracadara : 

Mon œil

• A regarder en ligne (10 épisodes déjà disponibles)
• Prix : gratuit